Google Dashboard

Vous utilisez beaucoup de produits Google ? Moi aussi. Si vous êtes un peu perdu dans tous leurs services, rassurez vous. Ils viennent de lancer Google Dashboard. Vous pouvez maintenant voir sur une seule page toutes les informations que Google détient sur vous et modifier les préférences de tous les services Google sur la même page.

Pour les plus prudents d’entre-vous, il existe aussi le Data Liberation Front. C’est un projet monté par des employés de Google pour permettre aux utilisateurs des services de Google de migrer leurs données vers d’autres services. Vous pourrez donc apprendre comment exporter ou importer vos signets, calendriers, mails, historiques, documents, etc. La plupart des informations proposées sont librement accessibles sur les services correspondants mais c’est assez pratique d’avoir tout rassemblé sur une seule page.

Android Party. Reviens !

Mercredi dernier avait lieu l’Android Party #3 dans le tout jeune Café numérique, qui justifiait déjà son importance et son utilité. L’événement était rehaussé par la présence d’un invité de marque en la personne morale de Belgacom. Le magnifique mock-up de leur future application Android ayant été fait avec des captures d’écran d’iPhone, j’étais déjà d’humeur particulièrement guillerette. Quand ce tweet a fini par défiler derrière l’un des marketing droid de Belgacom durant sa présentation, j’ai beaucoup ri. Vous pouvez retrouver la présentation d’Édouard sur Android sur le site du Café numérique mais je laisse à Yann le soin de vous raconter la suite de la soirée et le débat à fleurets mouchetés qui suivit.

« eMich s'adressant au peuple », pixel sur iPhone, style pompier
« eMich s'adressant au peuple », pixels sur iPhone, style pompier

Heureusement, c’est nimbé de lumière que Michaël – le deuxième blogueur belge le plus influent – nous a parlé du développement d’applications Android. Sa présentation était très convaincante. Il nous a montré une petite application développée en une soirée (avec sans doute du café et une loveuse compréhensive). Vous pouvez constater dans son dernier article qu’il n’a pas chômé puisque l’application Villo présentée ce soir là a donné naissance à VilloHelper, une carte Google personnalisée avec les emplacements et les places disponibles.

Si les mots programmation orientée objets et model-view-controller ne vous disent rien, il y a fort à parier que vous ne terminerez pas ce paragraphe. En gros, l’environnement de développement de Google pour Android ressemble beaucoup à l’environnement d’Apple pour iPhone. Il est cependant basé sur la plateforme ouverte Eclipse et la plupart du code est constituée de Java et de XML. Le SDK Android dispose aussi d’un émulateur, de possibilités de remote debugging et de tout un tas de bibliothèques permettant d’accéder aux fonctionnalités des téléphones et de l’OS. Le gros avantage par rapport à l’iPhone, c’est qu’en utilisant Java et Eclipse, le SDK permet de réutiliser beaucoup de code et de savoir-faire. C’est clairement un bon moyen de faire baisser le coût d’entrée dans le monde du développement d’applications embarquées, sport qui n’était naguère pratiqué que par des happy few.

Hacker vaillant

Un certain Vendetta menace en ce moment l’opérateur historique Belgacom de divulguer les mots de passe de ses clients tant que celui-ci ne mettra pas fin aux quotas de téléchargement qui ont encore cours ici. Après avoir fourni une première liste de mots de passe la semaine dernière, il récidive et maintient la pression.

Bien sûr, je suis contre le chantage contre une honnête et innocente entreprise monopolistique. Je m’insurge contre ce monsieur Vendetta qui ne fait rien que souligner l’hypocrisie du gouvernement dès qu’on parle de la vache à lait Belgacom. Bien sûr, cette histoire ne m’amuse pas. Mais alors pas du tout, hein !

down with quotas - anonymous

Kindle : le livre électronique d'Amazon

Quand Amazon a sorti le Kindle (prononcer kinedeule) il y a deux ans, le concept m’avait fortement attiré. C’est un lecteur de livre électronique, doté d’un écran ultra confortable de type « encre électronique ». Mais son grand avantage, c’est qu’il est également pourvu d’une connexion 3G intégrée pour télécharger des ouvrages ou des journaux. Vous avez donc votre quotidien tous les matins, téléchargé durant la nuit. Amazon ayant négocié avec un opérateur, vous n’avez même pas d’abonnement à payer : la connexion est permanente.

Malheureusement, l’appareil n’était disponible qu’aux États-Unis. Ce n’est désormais plus le cas, le Kindle est livré dans cent pays. Damien Van Achter a interviewé Benoît Marchal, un des premiers clients belges qui vient d’ailleurs de lancer Moments Mobiles, un site consacré aux lecteurs de livres numériques.

http://vimeo.com/moogaloop.swf?clip_id=7203731&server=vimeo.com&show_title=1&show_byline=1&show_portrait=0&color=&fullscreen=1

Kindle International: 1ères impressions from Damien Van Achter on Vimeo.

Même si je suis tenté d’utiliser le terme révolutionnaire, celui-ci est tant galvaudé qu’il est depuis longtemps vide de sens. Je dirai donc qu’il y a deux aspects impressionnants dans cet appareil. D’abord, un écran confortable, utilisable en pleine lumière, comme un livre. L’expérience est très différente d’un écran d’ordinateur. Ensuite (et surtout), la connexion permanente à internet par 3G transforme les habitudes. Amazon a conçu le produit et l’offre commerciale pour que le client n’ait même pas à y penser. Vous avez votre journal tous les matins. Vous cherchez une définition sur wikipedia. Les contenus sont toujours disponibles. Bien sûr, il y a quelques inconvénients : moins d’autonomie qu’un livre papier, des contenus en anglais, une plateforme fermée. Je reste assez convaincu de l’utilité de l’appareil et vu le cours actuel du dollar, c’est très tentant.

Amazon Kindle 2, par Larry Page

[UPDATE] Frédéric Jacobs a réalisé un test vidéo du Kindle. Vous pourrez découvrir chez lui quelques unes des alléchantes fonctionnalités de l’appareil.

Usine à wave

Cet article est lié à celui de l’ami @ylebout qui explore les possibles usages de Google Wave. Vous trouverez sur cette page quelques observations concernant la technologie de Google Wave.

En lançant une phase de test à grande échelle ((on parle de 100 000 invitations)), Google a introduit son nouveau service Google Wave de manière assez tonitruante. Mille moulins se sont soudainement mis à brasser de l’air tiède pour nous conter la prochaine révolution. L’ambition du produit est de réinventer le courrier électronique. Wave ajoute en effet plusieurs caractéristiques majeures au bon vieil email : des fonctionnalités d’édition collaborative, la gestion des versions d’un document, un aspect temps-réel et des contenus riches (genre web 2.0). Après plusieurs jours de tests intensifs, je suis en mesure de vous livrer quelques réflexions sur la technologie de Google Wave.

mosaic_wave

1. Une fédération ? Non, une guerre civile.

Google Wave, comme toute l’infrastructure de Google, est basée sur le stockage distribué de l’information. Chaque machine, chaque centre de calcul renferme une part de l’immense masse de données que nous produisons tous les jours. Wave est basé sur une fédération de serveurs qui sont responsables du stockage et de la réplication des messages que vous envoyez. Le problème, c’est que dès que plusieurs personnes participent à une Wave, il devient impossible d’assurer l’intégrité des messages. Si un contrôle d’accès est garanti sur un serveur (c’est-à-dire que le contenu  d’un message est protégé), il peut fort bien ne plus l’être sur un autre. En d’autres termes, la sécurité du système repose sur la bonne collaboration entre tous les serveurs de la fédération. Wave est réduit au plus petit dénominateur commun, un grand tableau où tout le monde peut écrire et que tout le monde peut effacer comme il l’entend.

2. Révisionnisme

L’ennui quand tout le monde peut collaborer en même temps à un document et qu’on a aucun moyen de l’empêcher, c’est qu’on ne sait plus qui a écrit quoi. Heureusement, Wave garde les traces de tous les changements successifs et permet d’explorer toutes les versions d’un document avec sa fonction playback. Malheureusement, cette fonctionnalité est inutilisable, même quand elle n’est pas en panne. Si l’édition d’un wiki suit toujours une séquence linéaire, un document Wave comporte de nombreux branchements. S’il n’est pas impossible de stocker toutes les versions, il est très difficile de les présenter utilement à l’utilisateur.

wave_resources

3. La programmation sans peine

Google Wave permet à tout développeur web de devenir du jour au lendemain un programmeur d’application. Quelques lignes de XML, un peu de JavaScript et vous voilà devenu ingénieur logiciel. C’est la promesse, cent fois réitérée, des éditeurs de langages de 4e génération et autres technologies déclaratives. Cela ne change rien au problème fondamental de l’industrie informatique : une certaine tolérance pour la médiocrité. Vous trouverez donc dans Wave un grand choix d’extensions et d’applications mal écrites ou moches (quand elles fonctionnent) ou simplement en panne (ce qui est moins grave). Le grand danger, c’est qu’un développeur un peu moins bête que la moyenne n’utilise la crédulité de ses contemporains pour leur soutirer des informations sensibles. Les extensions qui vous proposent de faire transiter vos informations de facebook à twitter ou flickr (en général assez mal, d’ailleurs) via Wave, sont-elles seulement sûres ? Rien ne l’est moins.

4. Tais-toi et rame !

Je pensais finir sur une note optimiste en saluant la prouesse technologique. Mais il faut se rendre à l’évidence. Google Wave suffoque n’importe quelle machine, épuise tous les navigateurs web (y compris Google Chrome). La page d’accueil de Google Wave représente près de 4 Mo de données à télécharger (dont 400 ko de scripts). Elle prend entre 5 et 10 secondes à charger avec un navigateur dernière génération. La transmission en temps réel des caractères représente à peu près 1 ko par touche tapée, soit un rendement de 1 pour mille. Vingt ans après, Google invente l’IRC le moins efficace de sa génération. Bref, Wave est une infâme usine à gaz, une pompe à Shadoks, un rocher de Sisyphe. Google Wave, c’est les performances du Minitel avec les technologies du web 2.0. Google Wave, c’est la plus belle roue carrée jamais réinventée. Google Wave, c’est une réécriture complète de NCSA Mosaic en HTML. En somme, c’est une solution alambiquée à un problème qui n’existe pas. C’est très geek, c’est très beau et c’est très inutile.

conversation

Les mauvais garçons

Dans une boîte sordide de Pattaya
Dans une boîte sordide de Pattaya

Lundi soir, j’étais au Boy Geek Pints 2e édition, un rassemblement de geeks.

Comme dirait Frédéric : « la plupart d’entre eux sont jeunes, beaux, apparemment épargnés par la dévastation qu’on pourrait attendre de leur activité. J’apprendrai plus tard qu’ils ne viennent pas tous les soirs, ont une petite amie, sont souvent étudiants et vivent parfois même avec leur famille qui prétend ignorer l’origine de leur gagne-pain. » ((Frédéric Mitterrand, La Mauvaise Vie))

Les multinationales capitalistes occidentales Jupiler et Quick avaient prévu à boire et à manger pour nous attirer et exploiter notre misère ((surtout sexuelle)), les salauds !

.
.
.

En vrai, c’était super sympa. Merci à @emich et @glennvh. 🙂

EDIT Les autres mauvais garçons qui en parlent :

Retour vers le futur antérieur : la télévision sur mobile

Vous aimez la télévision ? Vous aimeriez la regarder en dehors de chez vous : dans le train, quand vous faites la file à la poste, dans la salle d’attente de votre dentiste… Avec la télévision numérique hertzienne (la TNT) et les téléphones mobiles à grand écran (les smartphone), il est techniquement possible de le faire.

Malheureusement, la télévision a un gros problème. Ce n’est pas la qualité la plus souvent déplorable des programmes. Non, le vrai problème, le seul problème d’après les opérateurs de téléphonie mobile, c’est que c’est gratuit. Et ça, mon Dieu, c’est le plus grand crime de la télévision. Imaginez-vous une fonctionnalité disponible sur un téléphone que votre opérateur ne pourrait pas exploiter pour vous rançonner, dont il ne pourrait tirer des bénéfices exagérés, d’autant plus si cette fonction ne lui coûte rien ? Soyons sérieux.

fail owned pwned pictures

Heureusement, nos opérateurs sont des « leaders de l’innovation ». Quand on travaille dans la « haute-technologie » en permanence, ce n’est pas étonnant. D’abord, les génies de SFR en France viennent d’inventer le premier forfait bloqué non-stop illimité sans risque de dépassement. On pense à une parodie mais non, c’est très sérieux et tout ça pour vendre les programmes de MTV aux jeunes. Je ne peux m’empêcher de voir à l’œuvre une sorte de darwinisme social, seuls les plus abrutis succomberont à ce genre de proposition. Elle devrait donc rencontrer un grand succès.

Ensuite, nous avons les « grands innovateurs » de Mobistar en Belgique, qui présentent leur solution de télévision via téléphone mobile. Vingt chaînes sont disponibles via l’iPhone sur le portail dédié à l’appareil. En particulier, toutes les chaînes de la RTBF sont proposées et vous pouvez constater l’enthousiasme béat des vieux pontes de la Télévision d’État.

Je suis l’heureux possesseur d’un iPhone dernière génération et j’ai donc pu tester cette solution. Le portail, remanié pour l’occasion, est très joli. La qualité de l’image est très moyenne, alors qu’un récepteur TNT portable pourrait offrir une vraie qualité HD. L’offre est bridée et disponible uniquement à travers le réseau Mobistar (pas de wifi). L’offre est très limitée, un peu à l’image de SFR, car elle est au prix de 0,5€ par jour pour 1h maximum. Bref, Mobistar nous propose un grand bond en arrière pour visionner du contenu gratuit ((France 24 est proposée par Mobistar dans leur bouquet, par exemple. Je vous conseille plutôt leur application. Elle vous permettra de regarder la chaîne gratuitement, via la 3G ou le wifi.)) au prix incroyable de 15€ par mois, dans des conditions dignes du web d’il y a 10 ans. Merci de continuer à nous faire rêver. Connards.

Si j’avais le monopole de l’air, j’en vendrais moi aussi en bouteille.

P.S. : des précisions utiles sur l’offre Mobistar chez BelgoIT. C’est encore pire que je croyais.

Des queues de cerises

Fin août est arrivé un nouvel opérateur téléphonique mobile en Belgique : Cherry. La sortie s’est faite dans un relatif silence, malgré quelques articles. En effet, le marché belge est mis en coupe réglée par trois familles mafieuses opérateurs. Pourtant, il s’agit d’une première mondiale. La technologie mixte Wifi-GSM est très prometteuse et l’offre commerciale est innovante. Le plus influent d’entre nous (aka Vincent) vous en donnera les détails mieux que moi. ((ainsi que sur le site web, qui tue sa maman, comme d’hab’ 😉 ))

cerises

L’indifférence suscitée par l’offre est fort regrettable car cette technologie pourrait à elle seule redéfinir le marché. Elle pourrait. Mais ça n’arrivera pas et ceci pour deux raisons. D’abord, Cherry ne possède ni ne gère d’équipements GSM et doit pour fonctionner acheter des communications en gros à l’un des trois autres opérateurs en place. C’est ce qu’on appelle un MVNO, un opérateur mobile virtuel. Mais à cause de la technologie Wifi, elle doit aussi avoir accès à certains équipements techniques de l’opérateur hôte. Les trois parrains de la Camorra opérateurs vivent sur une confortable rente de situation et n’ont aucun intérêt à faciliter la vie d’un nouvel entrant, surtout s’il a pour objectif de faire diminuer la taille du gâteau.

Deuxième problème pour Cherry, leur technologie nécessite une modification importante du logiciel des téléphones. Pour l’instant, seuls certains systèmes d’exploitation plutôt milieu ou haut de gamme sont supportés, pour des terminaux en général assez coûteux. Pas de bol, l’iPhone n’est pas encore de ceux-là. Je vous entends déjà dire : quelle surprise ! Mais soyons juste. Si une telle modification du système d’exploitation est impossible sur l’iPhone, ce n’est pas uniquement dû au fait que la marque à la pomme n’aime pas les cerises. C’est d’abord parce que toutes les fonctions de tous les téléphones GSM de la planète sont dictées par leurs clients : les opérateurs GSM.

Presque partout (sauf la Belgique, d’ailleurs), les associations de malfaiteurs opérateurs subventionnent les appareils. Ils possèdent la clé d’entrée de leur réseau et protègent leur rente avec la dernière avidité. Chaque appareil est doté d’un numéro identifiant unique (le fameux IMEI) et peut être localisé ou banni du réseau. Pour des raisons techniques, bien sûr… Bref, si vous n’avez toujours pas de télévision numérique terrestre sur votre mobile, c’est à cause grâce à eux. Tout cela augure assez mal du succès commercial de Cherry, malgré une technologie remarquable. À moins qu’ils soient absorbés par l’un des opérateurs (je vous laisse deviner) mais c’est une autre histoire…

Fais-moi du couscous chéri, par Richard Gotainer