Live from Brexitown

Last year I moved to London for professional and family reasons. Yes, I actually immigrated to the United Kingdom after Brexit. Best timing, amirite? As much as I was excited to move to London, I was not looking forward to the inevitable consequences of the UK leaving the European Union. (Yes, inevitable. Every expert saw it coming)

Sure, London is still Singapore-on-Thames. The cost of living, the inflation, the premium you pay for the privilege, has been a reality in London well before Brexit or the invasion of Ukraine by Russia. Real estate developers cannot build fast enough, wages cannot increase fast enough. Thousands of billions of Great British pounds have collected within the walls of the M25 motorway.

But after the honeymoon, you start noticing things are not exactly right, even in London. The essential infrastructure projects, like high-speed rail, are uncertain. The NHS, which has been simultaneously the pride and the butt of British people’s jokes for decades, is cracking at the seams. Poverty is hitting an all time high, and it shows.

Is it just a feeling? An impression? Turns out: not at all. The UK economy has stagnated for the last 15 years and is getting hit by a recession worse than its neighbours. Is it only because of Brexit? Probably not. Does it impede recovery? Fuck yeah. Even notorious hardcore marxist-leninists from the Financial Times agree.

Depressing reads

The Death of Anthony Bourdain

Bourdain enjoys a bite of food while on location in Vietnam
Photo David S. Holloway/CNN

I was very sad (still am) to hear of the death of Anthony Bourdain. He could see through bullshit, and he could write the truth clearly and elegantly. Many hoped (still do) to be a bit more like him. He will be sorely missed.

“Bourdain felt like your brother, your rad uncle, your impossibly cool dad—your realest, smartest friend, who wandered outside after beers at the local one night and ended up in front of some TV cameras and decided to stay there.”

Anthony Bourdain and the Power of Telling the Truth, Helen Rosner

“He was not just a good writer, but an extraordinary writer, and I strongly urge anyone who hasn’t read Kitchen Confidential to read it. He was a fun guy to hang out with, and generous to a fault. I’m really going to miss the crazy sunnuvabitch.”

A Great Flame Follows A Little Spark, Bruce Elliott

“He told you what you already felt, in better, more gorgeous, and simpler words than any you could summon. My heart hurts today for the loss of someone who could recognize the ragged, gorgeous divinity of a Waffle House at three a.m., and make it more luminous while telling not one single lie.”

Bourdain, Spencer Hall

“I spend a lot of my life  — maybe even most of my life these days —  in hotels. And it can be a grim and dispiriting feeling, waking up, at first unsure of where you are, what language they’re speaking outside. The room looks much the same as other rooms. TV. Coffee maker on the desk. Complimentary fruit basket rotting on the table. The familiar suitcase.

All too often, particularly in America, I’ll walk to the window and draw back the curtains, looking to remind myself where I might be —and it doesn’t help at all. The featureless, anonymous skyline that greets me is much the same as the previous city’s and the city before that.”

The Chorus, Anthony Bourdain

Visiter Lisbonne

J’ai passé pour la troisième fois quelques jours de repos à Lisbonne et il me semble maintenant inévitable d’admettre que je suis amoureux de cette ville. Nous avons eu l’avantage de séjourner dans le quartier de Graça sur la colline de Saint André, l’une des nombreuses qui composent la ville. Arrivés tard et affamés,  nous avons trouvé refuge dans une petite churrasqueira, seul endroit encore ouvert. Le lendemain matin, au Miradouro da Graça, nous avons profité de l’altitude pour admirer la ville basse et le Tage. Nous y reviendrons plusieurs soirs, en passant chez Botequim pour boire un verre.

Miradouro da Graça
Miradouro da Graça

Nous avons dévalé les escaliers vers l’Alfama pour aller manger du poisson grillé chez Santo António. En face, sur la plus haute colline de la ville, nous avons parcouru les rues de la Mouraria à l’ombre des remparts du Castelo de São Jorge, ancienne forteresse maure reprise au 12e siècle par les croisés comme le reste de la ville.

Tram 28
Tram 28

Dévalant les pentes vers la Baixa sur le tram 28, joujou électrique bringuebalant mais efficace, nous avons fait arrêt à la Sé – la cathédrale de Lisbonne – pour admirer les reliques de Saint Vincent et le trésor patriarcal.

Sé

Dans le bas de la ville, le midi avant d’aller flâner au bord du fleuve sur la majestueuse Praça do Comércio, nous avons mangé du riz et des fèves chez O Bacalhoeiro, où l’on ne parle pas trop anglais même en plein saison. Nous avons grimpé sur l’arc de triomphe de la Rua Augusta pour contempler le travail du marquis de Pombal qui redessina la ville après la catastrophe de 1755.

Praça do Comércio
Praça do Comércio

Nous avons emprunté le célèbre ascenseur de Santa Justa pour visiter l’ancien couvent des Carmes transformé en musée. Ce jour là, les gendarmes portaient leur sainte patronne en procession sur la place.

Dia da Nossa Senhora do Carmo
Dia da Nossa Senhora do Carmo

Nous avons pris le bus pour aller manger les meilleurs pastéis de nata de la ville dans la plus que centenaire Antiga Confeitaria de Belém. Après avoir englouti quelques exemplaires de cette délicieuse spécialité lisbonnaise, des tartelettes aux œufs chaudes et croquantes, nous avons visité le monastère des Hiéronymites, ses colonnes et ses voutes élaborées, son immense cloître de pierre blonde.

Mosteiro dos Jerónimos
Mosteiro dos Jerónimos

En revenant, nous avons bu un verre sur la terrasse de Le Chat en regardant passer l’eau. Nous avons traversé le Tage en bateau – aller à Cais do Sodré, direction Cacilhas, c’est le prix d’un bus – pour manger chez Farol quelques beaux poissons frais et des coques. Nous avons fini notre soirée dans le Bairro Alto en buvant des caipirinhas chez A Capela, un bar discret qui vous mettra à l’abri des étudiants anglais et des couples d’Allemands.

Cacilhas
Cacilhas

Nous avons glissé sur les petits pavés de calcaire. Nous avons eu mal aux mollets. Nous avons pris 5 kilos. Nous avons beaucoup aimé ça.

Évadez-vous

La sélection officielle de Cannes vient d’être annoncée. Parmi tous les films, c’est le propos singulier de « Évadez-vous ! » sur la condition humaine qui a retenu mon attention.

Lien vers la vidéo

Perdu dans la montagne, un homme ouvre les yeux. Ses amis ont disparu. Il était certain qu’ils avaient disparu car il avait le souvenir exact qu’ils l’avaient suivi jusque là. L’effort de l’ascension dans l’air moite de l’été ne pouvait pas avoir altéré à ce point sa mémoire. Cet instant de doute passé, il décide de parcourir à vélo les sentiers à leur recherche. Sa course le mène dans la forêt. Le soleil pâle projette quelques taches sur le sol mais il ne voit personne derrière les troncs épais. Ses roues le mènent au bord d’un lac, où un vieux ponton s’élance dans les eaux noires. L’homme ne voit personne en troubler la surface. Au fond d’une vallée écrasée de chaleur, l’homme dévale une piste. Son vélo soulève la poussière autour de lui. Il n’a soudain plus le sentiment d’être seul. Il se retourne, ses amis sont là. Personne ne semble avoir rien remarqué. Ils continuent leur route.

Avec une économie de moyen et une grande maîtrise du cadre, l’œuvre provoque un trouble subtil chez le spectateur. Le réalisateur instille ses questions sans jamais asséner une seule réponse : un vélo garanti à vie est-il le plus fidèle des amis ? Comment faire sécher rapidement un cuissard ? A quelle heure arrive-t-on pour le goûter ? Longtemps après la dernière image, le doute subsiste. Dans son premier rôle, le B’twin Rockrider 340 de Decathlon est épatant. Mon coup de cœur.

Merci à B’TWIN pour cet article sponsorisé 🙂

Jeu de l'été : les mots survivants

People bathing in Lake Geneva, Vaud Canton, with Jura Mountains in background, 1968

Il y a dans la langue française des mots qui ne subsistent pratiquement plus que dans une seule expression idiomatique. Le meilleur exemple est « au fur et à mesure » où le mot fur provient de la forme ancienne fuer ou feur, issue du latin classique forum d’où provient le sens de prix ou de mesure. Le renforcement de la locution au fur par à mesure s’est fait lorsque, le sens du mot fur s’étant perdu, il a fallu rappeler le sens de l’expression.

Une occurrence du mot follet est devenue aussi rare qu’un feu follet. La fréquence du mot vau part à vau-l’eau. Quant à l’encan, qui en voudrait encore, même aux enchères ?

Il y en a au moins un autre mais je préfère passer le témoin. Le jeu de l’été, c’est évidemment de les trouver. Vous en avez ?

Le parti La Droite a-t-il plagié un spot de pub ?

Sur son blog, Guy Birenbaum a relevé le dernier clip de campagne du parti belge La Droite, publié sur sa chaîne YouTube officielle. Le voici :

Un commentateur perspicace avec le pseudo rezba fait remarquer qu’il s’agit du plagiat d’un spot de pub pour la marque de prêt-à-porter péruvienne Saga Falabella, conçu par l’agence Leo Burnett. Je doute que cette version modifiée ait fait l’objet d’une autorisation. Bien qu’il soit microscopique, si le parti « La Droite » se prétend libéral (enfin, sauf pour les immigrés), il devrait aussi se montrer plus respectueux du droit d’auteur.

Mise à jour : la vidéo a depuis été supprimée.