C’est vraiment dommage pour John McCain. Voilà un centriste, qui a fait la guerre et payé de sa santé, de son sang et de sa jeunesse pour défendre son pays, qui est aimable et intelligent. Et de qui se retrouve-t-il entouré ? Des pires crapules, des républicains les plus épais, des rednecks racistes et démagos ((et une hockey mom complètement abrutie)), qui orchestrent une campagne haineuse. Tellement haineuse qu’à plusieurs reprises, on a vu McCain réellement gêné par de tels supporters. Il fut même obligé de rappeler que si Obama était son adversaire, il avait quand même un grand respect pour lui (sous les sifflets de ses militants). Pauvre Johnny, c’est dur d’être aimé par des cons.
Barack Obama a remporté une victoire nette et sans bavure, avec un message clair et rassembleur. Il a une position centriste sur beaucoup de sujets et il est intelligent. C’est une campagne sérieuse, très premier degré, qui l’a porté au pouvoir. Ça et un message d’espoir et d’unité. En bref, la grande classe ! C’est toute la force des États-unis, c’est cet aspect que j’aime : une sorte d’ingénuité, d’innocence préservée et de passion pour son pays ; mais pas une passion nationaliste stérile et passéiste, pas d’attachement à des racines mythiques et desséchées. Au contraire, cette Amérique là est un projet, une vision. J’attends sans grand espoir le même sursaut national en France et en Europe, mais je crois que notre vie politique de ce côté du pond a encore pris un coup de vieux.