Doit-on tout montrer ou tout dire en politique ? Le citoyen exige légitimement des élus honnêteté et sincérité. Dès lors, est-il en droit d’exiger que ces élus disent tout, révèlent tout, y compris l’intime, l’anecdotique ?
La dernière affaire, c’est cette vidéo off de Nicolas Sarkozy, Président de la République, sur le plateau de France 3 juste avant la prise d’antenne. On y voit rien ou si peu :
- il règle sa montre (une magnifique Patek Philippe mais soit) ;
- il dit bonjour à un technicien qui ne lui répond pas (peut-être car il a un casque sur les oreilles et l’entend mal, ou bien il n’a pas compris que le président s’adressait à lui, peut-être est il simplement impressionné) ;
- il se plaint de ce comportement cavalier, d’abord badin puis plus sévère (ce qui est étonnant pour quelqu’un qui jure comme un charretier devant d’autres caméras) ;
- il s’enquiert de la durée de placardisation d’un journaliste et semble la désapprouver ;
- il demande si l’on traitera bien d’un sujet d’actualité (au demeurant dramatique) ;
- il ajuste sa veste et sa cravate.
Le contenu brut est donc nul. On peut en faire la lecture psychologisante que l’on veut : M. Sarkozy semble assez décontracté et à l’aise. Et pas très différent du on.
Ce qui est plus intéressant, ce sont les réactions contrastées sur cette vidéo. Certains s’en font des gorges chaudes, d’autres la prennent pour ce qu’elle est : anecdotique.
La politesse est souvent ce qui nous empêche de frapper notre interlocuteur : une contrainte librement consentie (et parfois consciemment brisée) qui régule les interactions humaines, nous élève au dessus de la bestialité.
De même, la démocratie est un dialogue raisonnable entre des gens qui cherchent à établir un consensus pour vivre ensemble. Ce n’est pas une foire, mais au contraire un tissu de conventions, de règles qui garantissent la qualité du débat, comme dans un tribunal. Sortir cette vidéo, alors qu’aucune urgence, qu’aucune menace ne le justifie, c’est briser une convention simple : la séparation entre le public (le champ de la démocratie) et l’intime (le local, le privé).
On pourra dire que M. Sarkozy a tendu le baton pour se faire battre. C’est vrai. Mais ça n’excuse pas l’impolitesse.
Mouis, j’ai beau regarder, je ne vois rien d’aussi grave que le « je vais t’avoir » de Daerdenne à une journaliste, si elle ne le faisait pas passer en direct sur le champs …
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Hmm impossible de retrouver une source pour cet incident … Oubliez donc.
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On trouve référence de cet incident sur le web, pourtant…
Là, là et là. 😀
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oui voilà, c’est bien de ça que je parlais …
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