Des associations catholiques se sont récemment émues qu’on puisse enseigner quelques éléments de théorie du genre à des lycéens. Il n’y a pourtant rien dans cette théorie qui contredise la pensée chrétienne, même si son objectif émancipateur est à l’évidence très progressiste. Je ne pensais pas qu’on pouvait aborder cette théorie sous l’angle religieux. Baroque et fatigué l’a fait. C’est brillant.
« [L]a théorie du genre permet de prendre conscience que tout ce que nous prenons pour des évidences est en fait le résultat d’un lent processus, auquel ceux qui nous ont précédé ont contribué. En tant que chrétien, la lecture que j’en fais est la suivante : nous ne serions pas ce que nous sommes, nous n’aimerions pas comme nous aimons si le Christ ne s’était pas incarné – et ceux qui ne sont pas chrétiens admettront volontiers qu’ils n’aimeraient pas comme ils aiment si un certain Jésus de Nazareth n’avait pas donné certains enseignements il y a deux mille ans. Nous ne serions pas ce que nous sommes, nous n’aimerions pas comme nous aimons s’il n’y avait pas eu Aristote, Augustin, Dante, Shakespeare et Stendhal. »