Quand j’entends l’expression monde virtuel, je sors mon revolver. Mon bullshit detector s’allume, clignote et fait du bruit.
« Où est la vraie vie ? Irréelle et IRL…Les deux réalités se confondent et s’imbriquent de plus en plus inextricablement. Peut-être sommes nous des transhumains, en train de fusionner avec le réseau grâce nos pseudopodes numériques – smartphones, tablettes et autres laptop – qui deviennent comme des prolongements de nous mêmes… »
Frères humains, qu’est-ce que Twitter a fait de nous ? par Jean-Christophe Féraud
Ce n’est pas que les expériences sur les réseaux informatiques soient plus ou moins réelles qu’une soirée au coin du feu avec un bouquin, c’est qu’elles sont différentes. Les relations que nous avons avec nos proches sont tout aussi virtuelles que celles qu’on peut avoir avec un étranger à l’autre bout de la planète. Ou plutôt, elles sont aussi réelles. Quelle différence, vraiment, entre des relations sociales entretenues via un réseau et celles entretenues par la rencontre physique. Et ce mode de socialisation est-il vraiment nouveau ? J’en doute. Cette distinction binaire n’a, je le crains, pas beaucoup de sens.
P.S.: mettre un extrait de Blade Runner en VF. quelle horreur…
Nan mais les vieux cons aiment bien faire un distingo réel vs virtuel, ça leur permet de sous-entendre que nous sommes félés du bocal d’accorder de l’importance aux relations online, et de se justifier de leur hermétisme à toute forme d’évolution.
Moi ça me fait doucement sourire ce genre de discours, un peu comme quand un journaliste précise qu’un suicidé était « adepte de réseaux sociaux » ou « jouait à World of Warcraft »…
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Ça change énormément. Je vais te donner un exemple. J’avais des amis en Provence. Avant internet, on s’écrivait une lettre par mois, voire une lettre par semaine. Les lettres arrivaient par la poste, je les mettais de côté, puis j’y répondais endéans deux-trois jours, ensuite je les classais. Ils faisaient de même.
Lorsque nous avons découvert le mail, nous croyions à la révolution. La première semaine, les mails affluaient. Puis on a arrêté de répondre aux mails de la deuxième semaine, et ainsi nous avons perdu tout contact. Nous avons tous déménagé, nous ne connaissons plus nos adresses réelles, Caramail a capoté aussi, et ainsi plus aucun contact n’est possible, hormis Facebook, et même là, les uns se sont désinscrits avant que les autres y souscrivent. Voilà donc comment internet éloigne les gens.
En même temps, c’est par internet que Nicolas et moi nous sommes connus tout au début.
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