Une sculpture représentant le Christ avachi devant la télé a été installée sur la place d’Armes de Namur. J’ai reçu cette réaction indignée :
Chers amis,
S’il vous plaît, lisez l’article ci-joint, publié ce matin dans l’édition de « Vers l’Avenir ». Cela appelle une réaction rapide de tout chrétien qui entend encore faire respecter sa foi. Créer cet objet est une chose, relayer l’information en est une autre ! Qu’en serait-il si, à la place de Jésus, on avait mis le Prophète Mahomet ou le Dalaï Lama ?
Et voici ma réponse :
Je peux comprendre la légitime colère de certains chrétiens offensés. Malheureusement, j’ai peine à déceler le caractère subversif de « l’oeuvre » et ne trouve pas là matière à s’émouvoir. Je suis pourtant le premier à regretter les provocations gratuites contre les religions. De plus, s’en prendre aux chrétiens est trop facile dans notre société démocratique confortable, docile et largement déchristianisée. C’est en fait mon principal reproche : qu’y a-t-il encore de subversif à moquer ainsi le Christ ? Est-ce vraiment si courageux et si important ?
Je ne trouve pas cette « oeuvre » déplacée ou choquante. Je la trouve nulle, molle et consensuelle. Comme notre époque. D’ailleurs je parie, avec ses auteurs, qu’elle ne suscitera que des débats policés et tièdes. Et c’est précisément ce que cet acte entendait dénoncer : quelle ironie !
L’ironie, ce mal du siècle, qui pourrit la pensée et y instille le relativisme mou, la morale en carton pâte. Triste époque…