Le Pape était à Paris il y a peu. J’ai suivi avec plaisir les réflexions de Koz sur le sujet. Son point de vue de chrétien catholique m’intéresse beaucoup, car les religions sont un sujet mal traité dans les médias traditionnels. Ils tombent souvent dans le sensationnel ou l’anecdotique.
Un billet sur Embruns m’a fait réfléchir à propos de la nature et de l’existence de Dieu. On y parle d’agnosticisme et d’athéisme. Le capitaine considère que l’agnosticisme est plus rationnel qu’une position athéiste dogmatique qui nie toute possibilité de Dieu et finalement confine à la croyance irrationnelle. Dans les commentaires, une réflexion m’a particulièrement intéressé : nommer Dieu, c’est admettre l’existence du concept, le décrire par la parole pour le faire exister. On retrouve ce genre d’idée dans les trois grandes religions monothéistes. Dieu est Verbe et crée le monde par la parole. Tout comme l’Homme (à son image, en somme) comprend le réel en le décrivant par les mots. Ce thème de la parole est présent dans les textes sacrés un peu partout : la révélation, les Évangiles, les textes des pères de l’Église.
Et c’est là qu’on revient à la raison. Une parole, un discours (logos), ce n’est pas que des mots, c’est aussi une construction, un raisonnement. C’est exactement pour cette raison que le Pape insiste sur le lien entre foi et raison. La question de l’existence de Dieu est accessible à la raison. Ce n’est pas parce qu’elle est indécidable (il n’existe pas de preuve formelle) ou infalsifiable (il n’y a pas d’expérience physique mesurable qui pourrait confirmer ou infirmer l’hypothèse) que cette question doit être rejetée, considérée comme inexistante. C’est peut-être de l’onanisme neuronal mais c’est intéressant.
Au delà de cette question métaphysique, il y a aussi la religion. Comme tout phénomène socio-culturel d’importance (au moins numériquement), il est intéressant à étudier. Considérer que parce que Dieu n’existe peut-être pas (agnosticisme) ou sûrement pas (athéisme pur et dur), toute religion est nulle et sans objet me semble être une analyse un peu courte. Justement, j’y reviendrai…
On attend la suite, alors…
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Sur l’athéisme et l’agnosticisme, CS Lewis en parle longuement, dans « Mere Christianity » et « The Problem of the Pain », en faisant l’apologie de l’athéisme et en rejetant l’agnosticisme comme pas sérieux du tout.
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