La mésaventure de Peter Fröhlich, professeur à l’université Johns Hopkins à Baltimore, est assez savoureuse. Pour l’examen final de son cours d’introduction à l’informatique, il a été obligé de donner à tous ses étudiants la meilleure note. Son système de notation, en vigueur depuis des années, était le suivant : à l’examen final, tous les étudiants sont classés par ordre décroissant et le premier obtient automatiquement un A, c’est-à-dire 100%. Toutes les autres notes sont donc en rapport avec le meilleur résultat de la session. Ce système de notation permet de récompenser les meilleurs et de comparer facilement les étudiants.
Malheureusement, dans la théorie des jeux, ce système de notation possède deux équilibres. Le premier équilibre est le plus stable, le plus simple et celui auquel le professeur et les étudiants s’attendent : tous les étudiants prennent part à l’examen et plus l’étudiant est bon, plus il a intérêt à participer. Le deuxième équilibre, instable, est plus difficile à prévoir : tous les étudiants refusent de participer à l’examen et sont évalués à 0. Cette note devient donc la meilleure de la session et tous les étudiants reçoivent un A. Cet équilibre est instable car tous les étudiants doivent refuser de passer l’examen et être certains que tous les autres étudiants refusent aussi.
C’est ce qui s’est produit lors du dernier examen de décembre. Les étudiants se sont organisés pour boycotter l’examen. Le professeur, beau joueur, leur a tous donné la note A. Il a décidé de changer de système de notation.
Via Gaming the System, par Catherine Rampell
Ca ne mérite pourtant qu’un 0 !
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