Fin de règne : que restera-t-il de Bush ?

Vues d’ici, les huit années de présidence de George W. Bush semblent catastrophiques. Deux guerres même pas gagnées, un ouragan meurtrier, une dette publique et un déficit abyssaux, une crise financière majeure, des mensonges, des compromissions, et pire encore : si le bilan n’est pas catastrophique, il est quand même très proche du désastre

Mais que pourrait-il rester de la politique de Bush ? Peut-être plus qu’on ne le pense. Il se pourrait que le quarante-troisième président ait un impact aussi durable que Truman ou Reagan sur les affaires du monde. L’Europe fait partie de l’Empire américain, que nous le voulions ou pas. Comme la Rome impériale il y a deux mille ans, l’influence culturelle, les considérables apports technologiques et la puissance militaire (la moitié du budget militaire de la planète, il me semble) font des États-Unis la capitale impériale de l’Occident. Notre position de vassal est certes désagréable pour l’ego, mais c’est finalement un avantage d’appartenir à une lointaine province impériale ((What Have the Romans Ever Done For Us? plaisantaient les pythons)). L’Europe n’a-t-elle pas profité d’un formidable développement économique et humain depuis la fin de la deuxième Guerre mondiale, bien à l’abri derrière le parapluie atomique ?

Quand l’empire soviétique s’est effondré, certains ont prédit la fin de l’Histoire, l’avènement d’une prospérité sans fin dans un océan de consumérisme globalisé et indifférencié. Finis les bombardiers, vive le soft power. Et puis, comme un cheveu blanc qui vous rappelle soudainement votre âge, comme un accès de colère qui vous ferait oublier les convenances, quelques fanatiques barbus ont rappelé à tout le monde que le tribalisme, l’intolérance et la violence aveugle étaient encore ce que l’humanité avait fait de mieux pour réguler les écosystèmes. Face aux nouveaux conflits asymétriques, les super-puissances devenaient soudainement ringardes, inadaptées, obsolètes. Pas si vite. Bush lui aussi, en utilisant tous les moyens à sa disposition, en allant jusqu’à bafouer la constitution de son pays, a démontré que si l’aide humanitaire et les accords commerciaux ne suffisaient pas, on pouvait toujours transformer les montagnes afghanes en Verdun 2.0, que l’Empire pouvait encore faire usage de hard power sans aucun état d’âme.

Est-ce le début de la fin ? Sont-ce des oies que j’entends cacarder du Capitole ? Ou bien, contraint et forcé, le nouveau président suivra-t-il la voie de son prédecesseur ?

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