Conversation sur un blog connu :
Lui
« Il ne suffit pas de pointer les manques des journalistes pour faire des blogueurs des journalistes. »
Moi
Si vous avez compris ça, c’est que je me suis mal exprimé. Toutes mes excuses.
Les bons journalistes se reconnaissent à (1) leur capacité à éclairer la complexité du réel et (2) à donner une opinion informée (sur le plan technique) et située (on sait d’où ils parlent). Le journalisme est une pratique, une méthode, une rigueur.
Et bien, figurez vous qu’il existe aussi des blogueurs talentueux (comme Eolas, dans un billet fort à propos) qui ont toutes les qualités énoncées ci-dessus. Ils font donc du journalisme. Ils sont par ailleurs leur propre medium, leur propre éditeur. Enfin, ils suscitent des conversations.
Ce point est très important. La crise de la presse est en partie due à la déconnexion croissante entre les journalistes et leur lectorat. La relation directe avec le lecteur permet de construire une longue relation de confiance : on sait d’où parle le blogueur, son analyse est commentée et vérifiée par les lecteurs.
Je crois que ce nouveau mode de co-élaboration de l’information (les faits) et de l’analyse (commentaire et opinion) est l’avenir de la profession. Narvic (novovision) suggère que le domaine de la synthèse, qui prend du temps (bien le plus précieux de la bloguoboule), soit le nouveau terrain du journalisme professionnel : un journalisme d’agrégation. Ce que, peut-être, Vendredi pourrait devenir…