Google supprime la presse quotidienne belge

« Ça y est, Google ne vole plus les contenus durement écrits par la presse belge. Alors, @lesoir et @lalibrebe, heureux ? » Ce sont par ces mots et non sans sarcasme que Yann a salué la nouvelle. Suite aux victoires judiciaires de Copiepresse ((Pour un résumé de l’affaire Copiepresse vs. Google, vous pouvez consulter cet article de DataNews. [via @GregIenco])), la société de gestion des droits des éditeurs de presse quotidienne belge francophone, contre Google, ce dernier a décidé de contre-attaquer.

Bye bye, les quotidiens belges. Disparus des résultats de recherche. Par exemple :

La Libre Belgique [Sur Google]

• Le Soir [Sur Google]

Cette décision est-elle surprenante ? Mateusz (journaliste lui aussi) l’avait pourtant prédit. Ce n’était qu’une hypothèse mais elle pouvait bien arriver. Gagné ! Sauf pour la presse quotidienne belge francophone. Perdu ! Les concurrents de la télévision vont, eux, passer un excellent weekend.

P.S. : Comme Yann est génial, il a développé son avis sur son blog. Je vous encourage à le lire.

Google Sync pour Mac et iPhone

La dernière version de l’iPhone OS supporte la synchronisation Active Sync. Comble de joie, les applications Google dont je suis féru font la même chose. À moi les calendriers, mails et contacts synchronisés automatiquement. Reste à savoir comment câbler tout ce bazar. C’est le but de ce petit tutoriel.

1. Préparer la synchronisation

Nous faisons l’hypothèse que vous avez tous vos calendriers dans iCal, vos contacts dans le Carnet d’adresses et vos mails dans Google Mail. Vos données sont donc avant tout sur votre bureau. Vous prendrez donc soin, avant toute chose, de synchroniser votre iPhone avec votre bureau par iTunes. Attention, une fois votre iPhone configuré avec Google Sync, il va effacer tous ses calendriers et contacts et les remplacer par les données de Google. Il est donc crucial de tout faire dans l’ordre.

Première étape : faire des sauvegardes.

Deuxième étape : faire des sauvegardes… Bon j’arrête.

1.1. Sauvegarder ses calendriers

Vous êtes quelqu’un de bien organisé donc vous avez plusieurs calendriers pour le travail, la vie privée, certains projets, etc. Il vous faut donc les sauvegarder un par un. Ouvrez iCal, sélectionnez chaque calendrier et choisissez le menu Fichier > Exporter > Exporter. Réservez à température ambiante.

1.2. Sauvegarder ses contacts

De la même façon, sauvegardez chaque groupe de contacts du Carnet d’adresses en sélectionnant chaque groupe et en choisissant le menu Fichier > Exporter > Exporter vCard. Réservez.

1.3. Sauvegarder ses emails

Si vous utilisez Mail sur votre Mac, il est configuré en POP, en IMAP ou en Exchange. Peu importe, tous vos mails sont de toutes façons chez Google. Fastoche.

Si vos mails ne sont pas chez Google, vous pourrez néanmoins y accéder sur votre iPhone ou votre bureau en configurant un autre compte.

2. Importer dans le Google

Nous allons maintenant importer toutes nos informations dans Google. Attention, vous allez avaler la pilule bleue.

2.1. Importer ses calendriers dans Google Calendar

Vous devez créer un calendrier par calendrier sauvegardé précédemment. Sachez qu’un calendrier par défaut existe déjà chez Google. Rien ne vous empêche de l’utiliser, moi je m’en sers pour les événements personnels. Dans Google Calendar, choisissez Paramètres > Agendas. Créez un agenda puis choisissez Importer l’agenda. Sélectionnez le fichier à importer, puis le calendrier que vous venez de créer. C’est dans celui-ci que les événements seront ajoutés. Répétez pour chaque calendrier.

2.2. Importer ses contacts dans Google Mail

Dans Google Mail, choisissez Contacts > Importer. Sélectionnez le fichier d’adresses créé précédemment et c’est parti. Vous pouvez aussi créer des groupes, comme pour les calendriers.

2.3. Nettoyage

Il convient de vérifier que les données de Google sont maintenant présentables. Vous pouvez en profiter pour nettoyer vos calendriers et vos contacts. Sachez qu’avec Google Sync vous êtes limité à 25 calendriers, par exemple. Je pense qu’une dizaine de calendriers devraient être suffisants, même pour une personne très occupée. Vous pouvez aussi vous abonner à des calendriers externes.

Google collecte les adresses de vos correspondants dans le carnet d’adresses de Google Mail. Ce dernier devient donc rapidement une pétaudière. Mon carnet d’adresses sur mon Mac est bien mieux rangé et à jour. Vous pouvez donc éliminer les éventuels doublons dans Google. L’avantage, c’est que vous n’aurez qu’à faire le travail une seule fois, grâce à la synchronisation.

3. iPhone, le grand saut

On passe maintenant à la configuration de l’iPhone. Elle est on ne peut plus simple. Les instructions en anglais sont assez compréhensibles donc je ne donnerai ici que l’essentiel.

3.1. Configurer votre compte Google Sync

Il suffit d’aller dans les réglages, choisissez Mail, Contacts, Calendriers puis l’option Ajouter un compte. Pour Google Sync, choisissez Microsoft Exchange (je sais, je sais…). Les données de votre compte sont assez évidentes (votre nom d’utilisateur est votre adresse email complète). Le nom du serveur est m.google.com.

Votre iPhone va effacer tous vos calendriers et contacts par ceux de Google. Don’t panic (yet).

3.2. Définir les calendriers à partager

Toujours avec l’iPhone, allez sur google.com et connectez vous avec votre compte. Allez ensuite à l’adresse m.google.com/sync. S’il refuse de vous servir parce que vous parlez français, gardez votre fierté linguistique mal placée et changez de langue (Anglais US, par exemple). L’écran vous propose de sélectionner les calendriers à afficher sur votre iPhone. Sauvegardez et c’est bon.

3.3. Vérifier que tout fonctionne

Normalement, vos calendriers et contacts Google sont donc apparus dans les applications respectives de votre iPhone. Sinon, vous pouvez maintenant paniquer.

4. Synchroniser avec son bureau

On repasse maintenant sur le Mac. Vous pouvez tout laisser comme ça mais vos calendriers et contacts ne sont pas vraiment synchronisés avec Google. Pour l’instant…

4.1. Configurer iCal avec Google Calendar

Vous pouvez conserver des calendriers locaux qui ne seront pas synchronisés. Pour ma part, j’ai tout mis online, c’est quand même beaucoup plus pratique. Allez dans les préférences d’iCal, créez un nouveau compte, sélectionnez le type Google puis rentrez vos informations. Dans les paramètres du compte, allez dans l’onglet Délégation et choisissez les calendriers Google à afficher.

4.2. Configurer le Carnet d’adresses avec Google

Dans les préférences du Carnet d’adresses, cliquez simplement sur votre compte local et sélectionnez Synchroniser avec Google. Et hop !

4.3. Synchroniser la lecture des mails avec Google Mail

En fonction de votre lecteur de mail, plusieurs solutions s’offrent à vous. Étant donné que l’espace disque de Google Mail n’est  pas limité, vous pouvez utiliser IMAP pour avoir vos emails toujours avec vous, sur votre bureau ou sur votre iPhone.

Conclusion

Si vous êtes arrivé jusque là sans encombre, bravo. En cas de problème, les commentaires sont très bien venus !

Sept logiciels sur mon Mac

On me demande souvent comment je fais pour être si productif et efficace. Même si la phrase précédente est complètement fausse, voici sept logiciels qui sont sur mon mac comme les sept doigts de la main, c’est-à-dire indispensables et toujours ensemble :tools.jpg

  1. Cyberduck

    Cyberduck est un outil pour naviguer sur les serveurs de fichiers. Il gère les signets et retient les mots de passe, ce qui permet de se connecter en un clic. Je l’utilise pour plus d’une dizaine de serveurs différents (mes serveurs perso, les serveurs pro, les cachettes des copains, etc). Je ne me vois pas taper mes commandes ftp à la main. Et pourtant je pourrais… mais je me fais vieux, je m’embourgeoise.

  2. Dropbox

    Imaginez que vous vouliez partager un fichier rapidement avec un ami. Fastoche, vous lui envoyez un email. Et si le fichier fait 500 Mo ? Pas possible. Imaginez que vous voulez envoyer un fichier à tout le monde, sur facebook ou twitter par exemple. Il vous faut un serveur quelque part (et Cyberduck). Vous n’en avez pas ? Dommage. Vous balancez ça sur megaupoad ? Pas classe…

    C’est pour tout cela que Dropbox est un miracle permanent. Vous prenez un fichier, vous le déposez dans votre dossier Dropbox et boum. Il est téléchargé et disponible. En public ou en privé. Sur le web ou sur le bureau de vos amis. Entre vos ordinateurs, aussi. Dropbox est plus efficace et mieux intégré que MobileMe, la solution d’Apple : c’est dire comme c’est bien. Ah j’oubliais… c’est gratos.

  3. Evernote

    Evernote est un outil de prise de notes « dans les nuages ». Vous lisez une page web intéressante ? Une note. Vous avez un document important à lire ? Une note. Vous devez absolument racheter du PQ ? Une note. Vous avez un iPhone et vous tombez à 2h du matin sur un flyer qui vous intéresse (toute ressemblance, blabla…) ? Une photo ! Et une note. Le tout est synchronisé avec le site et avec vos ordinateurs. Le plus fort, c’est que vous pouvez prendre une photo d’une carte de visite ou d’un poster avec l’application iPhone, la retrouver sur votre ordinateur de bureau et Evernote fait de la reconnaissance de caractères. Donc vous pouvez toujours retrouver les infos. Juste brillant. Et gratuit aussi.

  4. TextMate

    C’est mon éditeur de texte favori, ma boîte à outils. TextMate est extensible, supporte des dizaines de langages différents et tout un tas de plugins. Il est aussi entièrement configurable. Il est tellement polyvalent qu’il est lancé en permanence sur ma machine.

  5. OmniGraffle et Pixelmator

    Deux outils payants mais qui valent largement leur prix. OmniGraffle est un outil de dessin de diagrammes. C’est le meilleur logiciel de cette catégorie, et de loin, sur toutes les plateformes. Ultra-performant, extensible et fiable, il permet de réaliser des diagrammes complexes avec simplicité et élégance. Quant à Pixelmator, c’est la même chose pour la retouche d’images. Je suis une buse en logiciel de retouche alors il me faut quelque chose de simple. Celui-là suffit largement à mes besoins.

  6. 1Password

    Le grand problème de l’homo connecticus, si on oublie son nom à la con, c’est de retenir des dizaines de mots de passe différents pour tous les sites web qu’il utilise. Vous n’utilisez pas qu’un seul mot de passe pour tous les sites, non ? C’est bien ce que je pensais. 1Password est la solution idéale. Il peut générer des mots de passe aléatoires, il les stocke en sécurité et il remplit les formulaires de connexion à votre place. Plus aucune excuse pour avoir des mots de passe différents, longs et durs pour chacun de vos sites. Je l’utilise intensivement dans Safari et sur mon iPhone.

  7. The Google

    Pour tenir en respect le flot de tâches, de nouvelles, de projets qui m’arrivent sur le coin de la figure, j’utilise très souvent les outils web. Pour la gestion quotidienne des emails, des contacts, de mes agendas, j’utilise Google. Il se synchronise automatiquement avec mon iPhone. Très pratique.

P.S. : pour écrire ce billet, j’ai utilisé ecto. Pas mal…

Google Buzz ou l'inutilité des blogueurs high tech francophones

Hier soir, dans mon twitter, à l’heure où je vaquais à toute autre chose, Google a lancé un peu par surprise son nouveau service appelé Google Buzz. On ne s’étendra pas sur le nom (minable) ou sur la multitude de services (mal connectés). On ne glosera pas plus sur le fait que Google semble décidé à lancer tout et n’importe quoi, à copier n’importe quelle idée qui marche. Et même celles qui ne marchent pas. C’est un problème de riche.

Le plus drôle, ce sont les messages de certains spécialistes « aïetèque » francophones, apparemment coincés dans le métro, qui demandaient à la ronde ce que c’était, et à quoi cela pouvait bien servir. On cherchera en vain sur les blogues « high tech » de référence une quelconque info pertinente à ce sujet. Certains ont tout de même jeté un coup d’œil circonspect. De toutes façons, comme le service est encore en cours d’activation, la plupart ne saurait dire grand chose. Il ne reste qu’à profiter de la publicité en retapant les dépêches. Un peu comme ici. :-p

Je crois que cette observation ne fait que confirmer l’inanité, la vanité, l’inutilité du blogging « high tech » ((dans la mesure où internet peut encore être considéré comme de la haute technologie)) francophone. L’innovation se passe surtout en anglais. L’actualité se passe quand vous dormez.

Google Dashboard

Vous utilisez beaucoup de produits Google ? Moi aussi. Si vous êtes un peu perdu dans tous leurs services, rassurez vous. Ils viennent de lancer Google Dashboard. Vous pouvez maintenant voir sur une seule page toutes les informations que Google détient sur vous et modifier les préférences de tous les services Google sur la même page.

Pour les plus prudents d’entre-vous, il existe aussi le Data Liberation Front. C’est un projet monté par des employés de Google pour permettre aux utilisateurs des services de Google de migrer leurs données vers d’autres services. Vous pourrez donc apprendre comment exporter ou importer vos signets, calendriers, mails, historiques, documents, etc. La plupart des informations proposées sont librement accessibles sur les services correspondants mais c’est assez pratique d’avoir tout rassemblé sur une seule page.

Android Party. Reviens !

Mercredi dernier avait lieu l’Android Party #3 dans le tout jeune Café numérique, qui justifiait déjà son importance et son utilité. L’événement était rehaussé par la présence d’un invité de marque en la personne morale de Belgacom. Le magnifique mock-up de leur future application Android ayant été fait avec des captures d’écran d’iPhone, j’étais déjà d’humeur particulièrement guillerette. Quand ce tweet a fini par défiler derrière l’un des marketing droid de Belgacom durant sa présentation, j’ai beaucoup ri. Vous pouvez retrouver la présentation d’Édouard sur Android sur le site du Café numérique mais je laisse à Yann le soin de vous raconter la suite de la soirée et le débat à fleurets mouchetés qui suivit.

« eMich s'adressant au peuple », pixel sur iPhone, style pompier
« eMich s'adressant au peuple », pixels sur iPhone, style pompier

Heureusement, c’est nimbé de lumière que Michaël – le deuxième blogueur belge le plus influent – nous a parlé du développement d’applications Android. Sa présentation était très convaincante. Il nous a montré une petite application développée en une soirée (avec sans doute du café et une loveuse compréhensive). Vous pouvez constater dans son dernier article qu’il n’a pas chômé puisque l’application Villo présentée ce soir là a donné naissance à VilloHelper, une carte Google personnalisée avec les emplacements et les places disponibles.

Si les mots programmation orientée objets et model-view-controller ne vous disent rien, il y a fort à parier que vous ne terminerez pas ce paragraphe. En gros, l’environnement de développement de Google pour Android ressemble beaucoup à l’environnement d’Apple pour iPhone. Il est cependant basé sur la plateforme ouverte Eclipse et la plupart du code est constituée de Java et de XML. Le SDK Android dispose aussi d’un émulateur, de possibilités de remote debugging et de tout un tas de bibliothèques permettant d’accéder aux fonctionnalités des téléphones et de l’OS. Le gros avantage par rapport à l’iPhone, c’est qu’en utilisant Java et Eclipse, le SDK permet de réutiliser beaucoup de code et de savoir-faire. C’est clairement un bon moyen de faire baisser le coût d’entrée dans le monde du développement d’applications embarquées, sport qui n’était naguère pratiqué que par des happy few.

Usine à wave

Cet article est lié à celui de l’ami @ylebout qui explore les possibles usages de Google Wave. Vous trouverez sur cette page quelques observations concernant la technologie de Google Wave.

En lançant une phase de test à grande échelle ((on parle de 100 000 invitations)), Google a introduit son nouveau service Google Wave de manière assez tonitruante. Mille moulins se sont soudainement mis à brasser de l’air tiède pour nous conter la prochaine révolution. L’ambition du produit est de réinventer le courrier électronique. Wave ajoute en effet plusieurs caractéristiques majeures au bon vieil email : des fonctionnalités d’édition collaborative, la gestion des versions d’un document, un aspect temps-réel et des contenus riches (genre web 2.0). Après plusieurs jours de tests intensifs, je suis en mesure de vous livrer quelques réflexions sur la technologie de Google Wave.

mosaic_wave

1. Une fédération ? Non, une guerre civile.

Google Wave, comme toute l’infrastructure de Google, est basée sur le stockage distribué de l’information. Chaque machine, chaque centre de calcul renferme une part de l’immense masse de données que nous produisons tous les jours. Wave est basé sur une fédération de serveurs qui sont responsables du stockage et de la réplication des messages que vous envoyez. Le problème, c’est que dès que plusieurs personnes participent à une Wave, il devient impossible d’assurer l’intégrité des messages. Si un contrôle d’accès est garanti sur un serveur (c’est-à-dire que le contenu  d’un message est protégé), il peut fort bien ne plus l’être sur un autre. En d’autres termes, la sécurité du système repose sur la bonne collaboration entre tous les serveurs de la fédération. Wave est réduit au plus petit dénominateur commun, un grand tableau où tout le monde peut écrire et que tout le monde peut effacer comme il l’entend.

2. Révisionnisme

L’ennui quand tout le monde peut collaborer en même temps à un document et qu’on a aucun moyen de l’empêcher, c’est qu’on ne sait plus qui a écrit quoi. Heureusement, Wave garde les traces de tous les changements successifs et permet d’explorer toutes les versions d’un document avec sa fonction playback. Malheureusement, cette fonctionnalité est inutilisable, même quand elle n’est pas en panne. Si l’édition d’un wiki suit toujours une séquence linéaire, un document Wave comporte de nombreux branchements. S’il n’est pas impossible de stocker toutes les versions, il est très difficile de les présenter utilement à l’utilisateur.

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3. La programmation sans peine

Google Wave permet à tout développeur web de devenir du jour au lendemain un programmeur d’application. Quelques lignes de XML, un peu de JavaScript et vous voilà devenu ingénieur logiciel. C’est la promesse, cent fois réitérée, des éditeurs de langages de 4e génération et autres technologies déclaratives. Cela ne change rien au problème fondamental de l’industrie informatique : une certaine tolérance pour la médiocrité. Vous trouverez donc dans Wave un grand choix d’extensions et d’applications mal écrites ou moches (quand elles fonctionnent) ou simplement en panne (ce qui est moins grave). Le grand danger, c’est qu’un développeur un peu moins bête que la moyenne n’utilise la crédulité de ses contemporains pour leur soutirer des informations sensibles. Les extensions qui vous proposent de faire transiter vos informations de facebook à twitter ou flickr (en général assez mal, d’ailleurs) via Wave, sont-elles seulement sûres ? Rien ne l’est moins.

4. Tais-toi et rame !

Je pensais finir sur une note optimiste en saluant la prouesse technologique. Mais il faut se rendre à l’évidence. Google Wave suffoque n’importe quelle machine, épuise tous les navigateurs web (y compris Google Chrome). La page d’accueil de Google Wave représente près de 4 Mo de données à télécharger (dont 400 ko de scripts). Elle prend entre 5 et 10 secondes à charger avec un navigateur dernière génération. La transmission en temps réel des caractères représente à peu près 1 ko par touche tapée, soit un rendement de 1 pour mille. Vingt ans après, Google invente l’IRC le moins efficace de sa génération. Bref, Wave est une infâme usine à gaz, une pompe à Shadoks, un rocher de Sisyphe. Google Wave, c’est les performances du Minitel avec les technologies du web 2.0. Google Wave, c’est la plus belle roue carrée jamais réinventée. Google Wave, c’est une réécriture complète de NCSA Mosaic en HTML. En somme, c’est une solution alambiquée à un problème qui n’existe pas. C’est très geek, c’est très beau et c’est très inutile.

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