L'angoisse de la carotte

Je viens de passer une semaine auprès de ma famille pour la soutenir dans l’épreuve qu’elle traverse. J’ai moi aussi été très éprouvé par la mort brutale d’A. Cette disparition a provoqué chez moi des angoisses étranges, irrationnelles. Mon romantisme se confronte soudainement aux faits, aussi terribles qu’indiscutables. La journée d’hier s’est si bien déroulée. De retour en Belgique, je pensais avoir laissé le plus grande partie du fardeau derrière moi. Pourtant, lorsque le soleil a quitté nos régions pour aller luire ailleurs, à l’heure du repas, une simple carotte m’a replongé dans l’angoisse. Ce légume m’a rappelé la finitude de nos existences. Et la mienne, bien sûr. Le ridicule de la situation et les attentions de mon chéri ont dissipé ces pensées. Il faudra quand même que je consulte un spécialiste de la question. Un horticulteur ou un psy, j’hésite encore. Je m’en voudrais d’être définitivement fâché avec les tubercules bataves…

Daucus_Carota

Un long silence

Permets-moi, ô lecteur, de t’expliquer le silence qui semble avoir enveloppé ce blog depuis plus d’une semaine. J’ai été confronté brutalement à la perte d’un être cher et à cette peine s’est ajoutée l’inquiétude pour ceux qui sont encore là. Je pensais être assez fort pour supporter le chagrin mais ma présomption fut rapidement confrontée à la réalité. J’étais triste. Comme disait l’autre, je crois aux forces de l’esprit. J’ai pu constater directement qu’il agissait parfois sur le corps, au delà des décisions conscientes. La mort des autres nous renvoie à notre propre mortalité. Elle nous rappelle aussi qu’on est bien vivant et sensible, parfois de façon étonnante.

“No man is an island, entire of itself; every man is a piece of the continent, a part of the main. If a clod be washed away by the sea, Europe is the less, as well as if a promontory were, as well as if a manor of thy friend’s or of thine own were. Any man’s death diminishes me, because I am involved in mankind; and therefore never send to know for whom the bell tolls; it tolls for thee.”

John Donne, Meditation XVII, Nunc lento sonitu dicunt, morieris. (1624)

C’est seulement dans l’esprit des vivants que les morts restent ici. La vie continue, donc…

Transports de joie

Google Dashboard

Vous utilisez beaucoup de produits Google ? Moi aussi. Si vous êtes un peu perdu dans tous leurs services, rassurez vous. Ils viennent de lancer Google Dashboard. Vous pouvez maintenant voir sur une seule page toutes les informations que Google détient sur vous et modifier les préférences de tous les services Google sur la même page.

Pour les plus prudents d’entre-vous, il existe aussi le Data Liberation Front. C’est un projet monté par des employés de Google pour permettre aux utilisateurs des services de Google de migrer leurs données vers d’autres services. Vous pourrez donc apprendre comment exporter ou importer vos signets, calendriers, mails, historiques, documents, etc. La plupart des informations proposées sont librement accessibles sur les services correspondants mais c’est assez pratique d’avoir tout rassemblé sur une seule page.

Au siècle dernier

J’ai demandé à mes parents de m’envoyer cette photo qui doit encore orner les murs de la cuisine familiale. N’ayant pas eu la chance d’avoir des parents communistes, j’avais été déguisé en cosaque pour marquer une silencieuse mais légitime désapprobation du virage marxiste du gouvernement Mauroy. À moins que ce ne soit parce que mes parents trouvaient que ce costume m’allait très bien. Avouez qu’on a rarement vu un odieux réactionnaire aussi mignon depuis.

German Ferdinand Yevgeniy Petrovitch, XXe siècle
German Ferdinand Yevgeniy Petrovitch, XXe siècle
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Android Party. Reviens !

Mercredi dernier avait lieu l’Android Party #3 dans le tout jeune Café numérique, qui justifiait déjà son importance et son utilité. L’événement était rehaussé par la présence d’un invité de marque en la personne morale de Belgacom. Le magnifique mock-up de leur future application Android ayant été fait avec des captures d’écran d’iPhone, j’étais déjà d’humeur particulièrement guillerette. Quand ce tweet a fini par défiler derrière l’un des marketing droid de Belgacom durant sa présentation, j’ai beaucoup ri. Vous pouvez retrouver la présentation d’Édouard sur Android sur le site du Café numérique mais je laisse à Yann le soin de vous raconter la suite de la soirée et le débat à fleurets mouchetés qui suivit.

« eMich s'adressant au peuple », pixel sur iPhone, style pompier
« eMich s'adressant au peuple », pixels sur iPhone, style pompier

Heureusement, c’est nimbé de lumière que Michaël – le deuxième blogueur belge le plus influent – nous a parlé du développement d’applications Android. Sa présentation était très convaincante. Il nous a montré une petite application développée en une soirée (avec sans doute du café et une loveuse compréhensive). Vous pouvez constater dans son dernier article qu’il n’a pas chômé puisque l’application Villo présentée ce soir là a donné naissance à VilloHelper, une carte Google personnalisée avec les emplacements et les places disponibles.

Si les mots programmation orientée objets et model-view-controller ne vous disent rien, il y a fort à parier que vous ne terminerez pas ce paragraphe. En gros, l’environnement de développement de Google pour Android ressemble beaucoup à l’environnement d’Apple pour iPhone. Il est cependant basé sur la plateforme ouverte Eclipse et la plupart du code est constituée de Java et de XML. Le SDK Android dispose aussi d’un émulateur, de possibilités de remote debugging et de tout un tas de bibliothèques permettant d’accéder aux fonctionnalités des téléphones et de l’OS. Le gros avantage par rapport à l’iPhone, c’est qu’en utilisant Java et Eclipse, le SDK permet de réutiliser beaucoup de code et de savoir-faire. C’est clairement un bon moyen de faire baisser le coût d’entrée dans le monde du développement d’applications embarquées, sport qui n’était naguère pratiqué que par des happy few.