C'est la rentrée !

Je reprends activement du service sur ce blog. Finie la vie de Bohème, les fêtes VIP de la RTB et autres joyeusetés… maintenant, c’est du sérieux.

rtbf dj experience

Au programme cette semaine : une recette d’iPhone à la cerise pas très digeste, Tata et ses conseils mode/beauté((épilation de l’anus ou quelque chose comme ça…)) et du cinéma avec des nazis. Entre autres.

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Pour le reste de la semaine, j’aurai normalement cette vue là.

La plage de Poulfoën
La plage de Poulfoën

Je serai de retour la semaine prochaine. Soyez sages.

Go ahead, make my day

Le Monde diplomatique a publié récemment une critique de l’œuvre de Clint Eastwood. Si son analyse est assez pertinente sur les caractéristiques des sujets que le cinéaste a traités en quarante ans de carrière, leur lecture marxiste est assez irritante.

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Philippe Person commence par rendre hommage au talent de faiseur du cinéaste et à son charisme. Ce point est difficilement contestable, même si l’on peut lui reprocher un certain académisme. La critique porte en fait exclusivement sur les thèmes du cinéma Eastwoodien : d’abord, une vision passéiste et réactionnaire de l’Amérique ; ensuite, une fascination pour l’individu, sans égard pour la société ; puis, son attitude élitiste et aristocratique ; finalement, son goût prononcé pour la liberté.

Eastwood est peut-être le cinéaste de la nostalgie. Avec une telle carrière, tant de rôles archétypes, ce n’est pas surprenant. Cela n’en fait pas automatiquement un cinéaste réactionnaire. En s’attachant à l’individu plus qu’à la société, il se pourrait qu’Eastwood soit avant tout un cinéaste de l’intime. En s’attachant à des héros qui s’écartent du troupeau, il se pourrait qu’au lieu d’être un fasciste, il soit plus intéressé par la transcendance que le matérialisme. Enfin, son goût pour la liberté n’est égalé que par son insistance sur la responsabilité personnelle. Son héros finit souvent par payer son intransigeance.

En somme, ce qui échappe au critique, c’est le sourd désespoir, la profonde désillusion des films de Clint Eastwood. Tous ces héros solitaires, cherchant vengeance et rédemption, expriment aussi le désarroi de l’Homme face à son époque : un héros seul face à ses démons, à son destin, que la société rejette. Eastwood n’est jamais très loin de la tragédie et ses héros se débattent dans la mélasse morale, contre eux-mêmes tout autant que contre la société. Ce désespoir fait du cinéma eastwoodien un récit paradoxalement très contemporain. En montrant les turpitudes de losers célestes dans un monde tel qu’il est, froid et individualiste, il est bien plus actuel qu’un cinéma social à message, désincarné dans l’idéologie.