Comme disait le patron de Philip Morris, arrêter la cigarette c’est facile. Vous n’êtes pas obligé de le croire. En ce qui me concerne, j’ai trouvé un moyen simple pour arrêter de fumer. Pour réussir, il m’a fallu deux ingrédients : 1) de la volonté et 2) une compensation. Je conviens que ces deux éléments ne sont pas toujours faciles à trouver.
La plupart des fumeurs n’ont pas vraiment envie d’arrêter. D’abord les fabricants (comme Philip Morris) mettent des ingrédients dans leurs produits pour s’assurer de leur effet addictif maximum. Ensuite, la cigarette est une mauvaise habitude dont on ne peut se défaire qu’en la remplaçant par d’autres, ce qui demande un effort. Enfin, le tabac est un produit délicieux (il m’arrive encore d’en consommer de temps en temps) et ce serait dommage de s’en priver définitivement.
La volonté vient progressivement avec la réalisation que la cigarette est une aliénation. Il faut se rendre à l’évidence, elle est une nuisance sociale, économique et sanitaire. Elle contribue aux profits d’entreprises opaques et malhonnêtes, maintient des paysans dans la dépendance, pollue, tue et empeste. Globalement, je crois qu’elle est plus nuisible à la société que les mines anti-personnel. La cigarette, c’est à peu près Hitler. Qui préférait la cocaïne, d’ailleurs. Mais je m’égare.
Tous ces arguments moraux sont sympathiques mais ce ne sont pas eux qui m’ont décidé d’arrêter. Si j’ai cessé de fumer, c’est d’abord pour ma santé. Je respire mieux, je dors mieux, je goûte mes aliments et je ne sens plus le vieux cendrier. Le seul bémol, c’est que j’ai pris dix kilos. Je pense que mon arrêt du tabac va demander quelques ajustements alimentaires.
Une fois la décision prise, reste à trouver une compensation. Il ne s’agit pas de gagner quelque chose mais bien de remplacer une mauvaise habitude par une bonne. En somme, il me fallait un substitut. C’est la lecture d’un livre passionnant sur la charité, Who Really Cares de Arthur Brooks, qui m’a donné l’idée. Sur les 150€ par mois que je ne dépense plus (sans rien faire), j’allais consacrer 10€ par semaine à un acte de charité.
Je note donc toutes les semaines le montant et le récipiendaire de ces 10€. À l’heure où j’écris, j’ai arrêté de fumer il y a 18 semaines soit 4 mois et demi. Et en bonus, j’ai donné 180€ à des gens qui en avaient besoin. Je ne sais pas si la cupidité rend malheureux mais je vous assure que la charité est une excellente thérapie. En tout cas elle n’a que des effets bénéfiques. Tout l’inverse du tabac.