Le mois d’août est déjà bien entamé. Je ne pensais pas avoir si peu de choses à raconter et si peu de temps pour l’écrire. Voilà justement que la moutarde me monte au nez :
Imaginez un pays merveilleux qui, tous les quatre ans, vote pour désigner des gens censés les représenter. Ces représentants vont ensuite passer trois mois à essayer de former un gouvernement alors qu’ils ne sont d’accord sur rien, perdant ainsi plus de 5% de la durée leur mandat en palabres sur des sujets sans intérêt. En effet, vous imaginez sans doute naïvement que les sujets de discorde sont d’une grande importance, qu’ils nécessitent un grande réflexion et que ces discussions sont nécessaires à la formation d’un consensus.
Détrompez-vous. Ce pays a inventé la méta-politique. Le seul et unique sujet de discussion, c’est — pour faire simple — la manière dont on va discuter.
Ces représentants n’ont en fait qu’une seule idée : les institutions. Fi du chômage, du développement économique, de la recherche scientifique et technologique, de la construction de l’Union Européenne, etc. Non, ces problèmes sont indignes d’un homme politique belge d’envergure nationale. Car vous l’avez sans doute deviné, ce beau pays, c’est la Belgique. L’envergure nationale, la hauteur de vue qu’exige le gouvernement fédéral, ne saurait se réduire à régler les problèmes des citoyens. Redessiner les arrondissements, ergoter sur la responsabilité de la gestion des immatriculations des véhicules, arranger les chaises sur le pont du Titanic, ça ! Avouez que ça a quand même plus de gueule…
Le gouvernement a démissionné le 10 juin. Depuis, il expédie les affaires courantes. Ça fait plus de deux mois.
P.S. : Voir à ce sujet le récent billet de Jean Quatremer