Ce week-end de trois jours fut encore particulièrement agité. Revoyons la scène au ralenti :
Vendredi. Rien. Une obligation professionnelle indépendante de ma volonté m’a obligé de me lever tôt le lendemain. Le côté positif, c’est que c’est moi qui corrige les copies et que je peux me venger.
Samedi matin. Examen oblige, je me gave de pâtisseries en regardant mes étudiants pleurer des larmes de sang sur leurs copies. Je plaisante (pour les larmes de sang).
Samedi après-midi. Nous allons manger chez N. et son room-mate américain, qu’il a choisi avec beaucoup de goût. Tout à fait charmant. J’aurais bien goûté moi aussi mais je dois m’échapper rejoindre Monsieur M. qui débarque bouteille à la main, déjà bien entamé (lui et la bouteille, donc).
Samedi soir. Monsieur M. et moi avions décidé de changer d’air et d’aller voir à Liège si on y est. La soirée est sympathique. Petit prince et G. nous rejoignent. On y croise tout un tas de namurois et l’on discute beaucoup. La musique est quelconque mais la boisson pas chère, c’est l’avantage de la province.
Nous rentrons à cinq heures du matin passablement imbibés… en voiture : encore un exploit que nous raconterons aux petits-enfants que nous n’aurons pas !
Dimanche, début de soirée. On commence la procession habituelle vers 18h en allant boire quelques verres de vin. Nous croisons un candidat aux régionales qui fait sa pub et nous devisons sur la sociologie électorale de Bruxelles. On discute décoration et loyer locatif avec le patron. On ira également s’emmerder dans d’autres endroits et parler de l’exclusion des gays du don du sang avec un militant. Heureusement, la soirée sera de moins en moins sérieuse au fur et à mesure.
Dimanche, une boîte connue. Monsieur M. et moi arrivons à l’ouverture… et sans payer. Il faudrait voir à ne pas abuser de mes relations. L’endroit se remplit à vue d’œil et l’on ne sait bientôt plus faire un pas. La chaleur est insupportable. Petit prince fait une arrivée surprise et s’emmerde beaucoup. Je croise des amis et un ancien camarade pas vu depuis dix ans : le monde est petit. Ce monde là en tout cas.
Dimanche, très tard. On quitte l’endroit presqu’à l’heure de fermeture, c’est-à-dire encore plein à craquer. Nous nous dirigeons vers le bar à pétasses le plus proche : Petit prince a envie de danser. Il y croise aussi son ennemi du moment. On évite l’incident diplomatique de justesse. Dommage, je me serais bien interposé au milieu du bitch-fight.
Nous trouvons refuge dans un autre établissement et son arrière-salle : Petit prince n’a pas seulement envie de danser. Quand je dis que je vais là, je fais sourire tout le monde. Je vous jure que j’aime avant tout la musique, vraiment. De plus, les discussions à cette heure tardive ne manquent jamais de sel :
— Tu as vu G. ?
— Non, il est encore là-dedans.
— Va le chercher !
— J’ai pas pris ma lampe torche, je fais quoi ? Je crie son nom ?
Tout ce petit monde va finir par s’égayer au fil de la soirée. Je quitte l’endroit vers 7h, lunettes de soleil et mal au crâne. Je me retrouve à discuter autour d’une bière à 8h du matin. Dehors, le soleil brille et les rues sont désertes. Ce lundi ressemble à un dimanche.