Ada Lovelace, le premier programmeur

Je commence cette série des grandes figures de l’histoire informatique par le premier véritable programmeur. Ada Lovelace est une mathématicienne. Sa formation lui a permis de penser d’abord en termes abstraits, avant de s’intéresser à la machinerie. Ce faisant, elle fut une des premières à réaliser qu’une machine était programmable et qu’on pouvait modifier son comportement en cours d’exécution. Cette percée conceptuelle fait d’Ada Lovelace une des grandes visionnaires de l’informatique, alors que le premier véritable ordinateur n’était pas encore construit.

Ada Byron nait le 10 décembre 1815. Son père est le grand poète anglais George Byron. Il est aussi un coureur de jupons invétéré. Sa mère Anne Milbanke décide très vite de mettre fin à ce mariage malheureux. Elle prend avec elle Ada, qui ne reverra jamais plus son père. Elle entretiendra une haine tenace envers cet homme volage et fantasque, qui aurait préféré avoir un garçon. Cette inimitié aura aussi des conséquences importantes sur l’éducation d’Ada. En effet, désirant que sa fille n’exhibe point le comportement désordonné de son père, elle la soumet à une éducation scientifique rigoureuse avec des précepteurs privés. Certains d’entre-eux, comme Auguste De Morgan (mathématicien et père de la logique moderne), auront également un grand impact sur la future discipline informatique.

Devenue une belle jeune femme, de noble extraction, Ada fréquente la cour et les sommités anglaises de l’époque. En 1835, elle épouse le baron William King, qui deviendra comte de Lovelace en 1838. Ada King née Byron, comtesse de Lovelace, et son époux auront trois enfants. C’est également dans ces jeunes années qu’elle est présentée au scientifique Charles Babbage, déjà fort connu à l’époque. Ce dernier est impressionné par les connaissances et les capacités intellectuelles remarquables d’Ada.

Pascal et Leibniz, deux des plus brillants esprits de leur époque, avaient conçu un siècle plus tôt des machines à calculer mécaniques capables d’effectuer les quatre opérations arithmétiques de base. Babbage avait l’ambition de construire une machine à calcul bien plus complexe, capable de manipuler des polynômes, appelée « machine à différence ». Malheureusement, malgré un budget important, les difficultés techniques ne permirent pas de la construire complètement. Ni la version suivante, d’ailleurs. Loin de se laisser abattre, il se lance dans la conception et la réalisation d’une machine encore bien plus ambitieuse : la machine analytique.

Ada a commencé à s’intéresser à la machine analytique au milieu des années 1830. Cette machine est un des premiers ordinateurs, programmable par des cartes perforées et doté d’une mémoire interne. Elle avait toutes les caractéristiques des ordinateurs modernes, mais elle était entièrement mécanique. Sa complexité était telle qu’elle ne fut jamais terminée par Babbage. Cela n’empêchera pas Ada d’écrire l’un des premiers programmes pour cette machine, c’est-à-dire le premier programme, tout simplement. Ada comprit très tôt les possibilités extraordinaires d’une machine programmable, suggérant dans un de ses manuscrits des utilisations scientifiques ou musicales. Elle influencera de manière importante le travail de Babbage, sans doute bien plus qu’il n’osa lui-même l’avouer.

Malheureusement, Ada Lovelace s’éteint à l’âge de 36 ans, atteinte d’un cancer. Elle fut enterrée près du père qu’elle n’a jamais connu. De celle qu’il appelait Enchanteresse des Nombres, Babbage écrira :

“Forget this world and all its troubles and if possible its multitudinous Charlatans — every thing in short but the Enchantress of Numbers.”

Un langage de programmation, de nombreux prix, événements et lieux portent son nom.

P.-S. À la demande de Charline, mon historienne préférée, je mets quelques références, en plus des liens dans l’article. Ah… les femmes. 😉

Les femmes en informatique, une série de portraits

On entend souvent que l’informatique est une discipline masculine, voire carrément machiste. C’est en partie vrai dans l’industrie, un peu moins peut-être dans la recherche. Le cliché du mâle informaticien est tenace. L’équilibre est en tout cas loin d’être atteint.

Mais il ne faut pas croire qu’il n’y a aucune femme dans l’histoire de la discipline. Il y a au contraire de nombreuses pionnières. Je vais tenter de dresser un portrait de certaines d’entre elles dans les jours qui suivent. Je tenterai d’expliquer dès demain pourquoi le premier programmeur est apparu avant le premier ordinateur et pourquoi c’était une femme (dans les deux cas).

Billets disponibles :

  1. Ada Lovelace, le premier programmeur
  2. The Amazing Grace Hopper
  3. Barbie docteur en informatique
  4. Le gang des calculettes

Lettre à Brecht

J’ai reçu tout récemment un courrier rébarbatif, pour ne pas dire comminatoire, de la part de Brecht. Dans ce courrier, il précise :

La nature de vos activités nous fait supposer que vous mettez régulièrement des phonogrammes à la disposition du public moyennant la technique connue sous la dénomination ‘podcasting’.

En annexe vous trouverez les tarifs qui couvrent l’usage de ces phonogrammes. Si vous envisagez de commencer à offrir des phonogrammes par podcasting, vous serez à même de bénéficier d’une ristourne de départ de 30% sur les tarifs normaux pour la première année d’exploitation. Pour les deuxième et troisième années, les ristournes s’élèvent à 15% et 5% respectivement.

J’ai omis de vous dire que Brecht n’est pas un ami. Il travaille pour une sorte d’organisation chargée de rançonner collecter de l’argent au nom des ayant-droits de l’industrie musicale. Comme il est apparemment très généreux (30% !), je me suis cru dans l’obligation de lui répondre :

Bonjour Monsieur,

Je suis l’animateur et producteur de l’émission radiophonique Homosphère diffusée sur RUN (107.1MHz à Namur), radio culturelle et d’expression. Le but de Homosphère est d’aborder des sujets liés à l’homosexualité et plus largement aux questions de genres, avec dès que possible un ton décalé. Dans ce cadre, je mets à disposition les enregistrements de certaines émissions sur le site de l’émission. Ces enregistrements ont été montés afin de supprimer les passages musicaux diffusés à l’antenne. Par conséquent, seules les voix des autres chroniqueurs de l’émission, des invités et la mienne subsistent sur ces enregistrements. En tant que producteur de l’émission, j’en suis donc également l’ayant-droit exclusif.

En conséquence, d’après vos tarifs, en prenant l’hypothèse d’une centaine de téléchargements par émission et sachant qu’il y a plus de 50 épisodes disponibles, je considère que c’est vous qui me devez, cher Monsieur, la somme de 50€. Je vous prie d’effectuer le règlement de cette somme dès réception de la facture que je ne manquerai pas de vous faire parvenir.

Très cordialement,

G., animateur et producteur de l’émission Homosphère.

Je suis donc resté très poli.

Manger des insectes, la revanche de l'Homme sur l'asticot

Je ne connaissais pas Pecha-Kucha. Le principe est simple : 20 slides, 20 secondes par slide. Pas une de plus. On y parle de créativité, de design, d’architecture, d’art, de la société et de ce qui l’agite. Le mot signifie « blabla » en japonais. À l’occasion du Brunch Pecha-Kucha dimanche dernier, j’ai pu écouter, entre autres : les futurs projets de la TAG présentés par Christophe et le projet Humours du monde, un bel hommage poétique à Saint-Josse par Paul Hermant, et les chansons anars et drôles de Gaëtano.

Mais j’ai aussi eu l’occasion de déguster des insectes. Oui, des insectes. Vivants ou frits. Je vous présente d’ailleurs Marcel, avec lequel j’ai un peu sympathisé. Il n’a pas beaucoup de conversation, Marcel. J’ai finalement préféré le manger. Il vaut mieux ne pas trop sympathiser avec la nourriture.

Quels sont les avantages de manger des insectes, me direz-vous ? D’abord, c’est très riche en protéines, bien plus que la viande. Ensuite, ça goûte la noix, la noisette, la châtaigne, le marron, que des bonnes choses. Enfin, considérant que des milliards de frères humains luttent au corps-à-corps tous les jours contre la vermine et que le destin de notre enveloppe charnelle est d’être à son tour dévoré par des insectes, j’avais un peu l’impression d’être l’exécutant de la Justice cosmique. Ce fut donc une très agréable expérience.

Prends ça dans ta gueule, Marcel.

Je rêve ou bien ?

J’ai reçu l’album de Susan Boyle gentiment offert par Marie. Merci aussi à Sony Music et Stefan de Adhese pour la logistique.

J’ai écouté. Les arrangements sont tartes, l’interprétation manque parfois un peu d’intensité mais il faut avouer qu’elle chante bien, cette greluche.

Namur soutient le Belvédère

Je vous avais parlé du Belvédère l’année dernière. C’est une salle de concert unique à Namur et dans la région qui remporte un beau succès avec une programmation très diverse, qui reflète les musiques actuelles. Malheureusement, la région wallonne a décidé de ne pas renouveler sa subvention à l’association Panama qui gère le lieu. Même si les choix budgétaires sont parfois difficiles en ces temps de crise, je regrette que la région (au travers de son ministre André Antoine) ne mise pas sur des projets gagnants.

Bonne nouvelle, néanmoins : la Ville de Namur vient de décider d’accorder un subside exceptionnel de 10 000 € à l’association pour 2010. C’est encore insuffisant pour financer les trois permanents mais c’est un signe de confiance que l’échevine de la culture Anne De Gand et le collège communal adresse à l’association. Il reste à frapper aux portes des (nombreux) autres niveaux de pouvoir pour essayer de sauver tout le travail accompli.

Le communiqué du cabinet De Gand

Suite à la décision du Ministre de l’Emploi, Monsieur André ANTOINE, de ne pas renouveler les points APE de l’asbl Panama – « le Belvédère » -, malgré son succès incontestable, le Collège, sur proposition de l’Echevine de la Culture Anne DE GAND, proposera au Conseil d’allouer un subside exceptionnel de 10.000 € en 2010 sur ses budgets culturels, et ce en plus des 3.000 € déjà octroyés en 2009.

Depuis son lancement en novembre 2007, Le Belvédère est soutenu activement par la Ville de Namur. Celle-ci a mis gratuitement le lieu à disposition et a entrepris divers travaux d’amélioration du bâtiment (nouvelle chaudière au gaz, étanchéisation du toit, …). Très rapidement, Le Belvédère est devenu le temple namurois des musiques actuelles et l’un des moteurs les plus dynamiques de la vie culturelle namuroise. Son rayonnement s’étend dans toute la Communauté française, voire en Belgique. Le travail de cette équipe passionnée est fructueux : sur deux ans, plus de 400 événements, plus de 200 artistes programmés et des milliers de visiteurs et de fidèles confirmés.

Le Collège communal soutient Le Belvédère et souhaite voir vivre avec toujours autant d’intensité cette unique salle de concerts permanente à Namur. La Ville de Namur espère vivement que le Ministre ANTOINE puisse rapidement trouver une solution qui pérennise l’institution.