La théorie de Coluche

Comme disait Coluche : « Oah, euh, on est cerné par les cons. » C’est vrai, disait-il, mais on sait pas à quel point. Aujourd’hui, j’avais un peu l’impression d’être le dix millième visiteur d’une grande foire aux cons internationale. Il y en avait partout. Le con, c’est ce drôle d’animal qui manifeste sa nuisance autour de lui, fier d’exhiber sa connerie aux yeux du monde. On ne parle jamais assez de la fierté conne, d’ailleurs. C’est dommage. Hé bien aujourd’hui, autour de moi, c’était la con pride.

Je vous passe, bien sûr, mes collègues et relations de travail con. Ce serait trop facile. Et puis, avec les collègues, on finit quand même par s’habituer un peu. Avec le temps. Même si ma tolérance aux cons est super limitée. En fait, je pense que je fais une allergie. Alors je fais semblant de pas trop les voir et puis quand c’est vraiment indispensable, je fais oui oui de la tête. Et s’il m’ennuient, je deviens agressif et je passe pour le mec pas sympa. Ce qui est TOUT À FAIT EXACT.

Je ne vous parlerai pas non plus de la petite vieille qui fait ses courses à 18 heures dans mon mini carrefour market au coin de la rue. D’abord, elle est un peu handicapée, cette petite vieille aux cheveux bleus. Alors elle recompte sa monnaie une bonne dizaine de fois. Elle laisse la caissière mettre ses achats dans son petit chariot de vieille. Alors ça prend un peu de temps. Alors toi tu es pressé parce qu’il est 18 heures et que tu as encore une chronique à écrire. Alors tu lui ferais bien bouffer sa perruque, à la vieille. Et puis tu te dis que prendre vingt ans pour avoir étouffé un vieille, c’est pas un super plan de carrière. Alors tu patientes. Comme un con.

De qui vais-je donc vous parler ?

Je préfère vous parler du type juste après la petite vieille. Celui, pourtant dans la force de l’âge, qui met un temps pas possible à ranger son paquet de chewing-gum et sa putain de bouteille de red-bull dans son sac à dos. Lui, j’ai vraiment eu envie de le pourrir. J’ai bien dû le maudir sur 49 générations. J’avais l’impression qu’il était là, avec son air de con, pour justifier à lui seul la phrase de Coluche. Oui, on est cerné par les cons.

Et puis j’ai réalisé qu’on était tous pareils. Voyant que tout était perdu, j’ai décidé de rentrer dans le rang. J’ai pris mon temps à la caisse, j’ai été à peine poli avec la caissière. J’ai été mielleux avec mon collègue qui fait des conneries. Bref, j’ai fait le con.

Retrouvez la chronique hebdomadaire de mes grands combats sur le podcast « On a toujours raison » !

5 Replies to “La théorie de Coluche”

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.