Le combat ancestral de l'Homme contre la Nature

Le lundi avait assez mal commencé. J’étais en retard, l’atmosphère était déjà lourde et orageuse. Voulant aérer un peu mon logis avant de partir pour une longue et harassante journée de travail, j’avais ouvert en grand les fenêtres de l’appartement. Je retournais dans la cuisine pour y chercher mon ordinateur, préparer mon sac et partir. Une guêpe inspectait les restes de repas qu’on avait oubliés sur la table. Je n’aurais jamais l’idée de visiter un nid de guêpes sans y avoir été invité, aussi décidais-je de chasser l’intruse du mien.

Je me saisis d’un essuie (un torchon, en belge) qui traînait là et lance l’assaut. La première escarmouche se passe bien. Le champ de bataille est dégagé et, comme à Austerlitz, je réserve mes meilleures troupes à l’abri des regards de l’ennemi. Celui-ci est contraint de faire retraite vers l’endroit que j’ai choisi (la fenêtre, pour qu’elle dégage, cette p***). Et là, par une manœuvre audacieuse de retournement tactique, la bête disparaît quelques instants à mes yeux. Je ne me démonte pas, recule pour embrasser de ma vue d’aigle le champ de bataille et réévaluer mes positions. La troupe ennemie, voulant sans doute conclure le combat rapidement, surgit devant moi. Je recule… Et là, c’est le drame. Je trébuche sur une chaise. Je chois. Comme une grosse merde. Mes cervicales servent d’amortisseur entre ma tête et le mur. C’est pas Austerlitz, c’est Waterloo. Les Français sont vraiment maudits en Belgique, hein ?

Résultat : je file à l’hosto (merci, chéri) et passe quatre heures délicieuses aux urgences. L’interne (pas mal, d’ailleurs) me demande si je bouge mes membres. Oui, tous mes membres fonctionnent bien, merci. Tu veux voir ? Je contrôle mes sphincters et je sens mes doigts de pied (et pas l’inverse). Radio OK. Le médecin me manipule un peu et fait craquer tout ça :

— Mettez-vous sur le dos.
Moi, comme un con, je m’allonge sur le ventre (l’habitude, sans doute).
— Non, sur le dos.
— Ah oui, l’autre dos, celui qui est derrière…
— Détendez-vous, vous êtes contracté.
— Tu m’étonnes.

Je repars avec un accessoire de mode indispensable. C’était le dernier, c’est la fin des soldes : un magnifique collier en mousse. J’ai passé deux jours à me faire dorloter, c’est toujours ça.

Nature : 1. Moi : 0.

Hier, on a mangé une salade en terrasse. J’ai de nouveau était sauvagement agressé par une guêpe. Je pense que c’est la même, probablement venue me narguer. On est peu de choses…

6 Replies to “Le combat ancestral de l'Homme contre la Nature”

  1. Salopes de guêpes!
    Faut faire comme moi début juillet avec un nid de ces charmantes bêtes: Gazage au Baygon jaune… :o)
    [Contre les sectes qui font […]. Bayon jaune, bayon vert, les deux font la paire…]

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  2. Je t’ai vengé en exterminant un nid de guêpes.
    – Allo les pompiers ?
    – On passera quand on aura assez de demandes sur la région, on se déplace pas pour rien, comprenez bien. Je dois vous dire que cela coutera 100 Euros.
    Ils viennent de repartir, l’extermination n’a duré que 5 minutes, moteur coupé, moteur allumé. J’ai même pas entendu le râle agonisant de la reine…. Pfff, pour 100 euro, t’as plus rien mec! La prochaine fois, je louerai les services d’un kamikaze avec une ceinture de bombes Baygon autour de la ceinture.

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  3. V. m’a raconté ta mésaventure en me disant « G. a une collerette ».
    Une collerette? Comme les chiens? Qu’est-ce qu’il a fait pour avoir un truc pareil?
    Je t’imaginais déjà avec le cône de plastic autour du cou et la tête qui essaie de dépasser!!!…
    V. m’explique et…
    Ca serait pas plutôt une minerve?
    Si, ça doit être ça!!!
    Heureusement qu’il a pas fait médecine hein!

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